Cercle

Publié le par Maylala

Parfois, je me surprends à avoir des pensées idiotes, ou très moralement répréhensibles, et, ainsi surprise (et bien que par seulement moi-même), je rougis mentalement, de honte.

Dernier exemple en date: je me suis surprise à me demander:

"Où est le juste équilibre entre volonté de posséder et besoin d'être désirée?"

(non non, il est question d'amour, enfin, d'amour un peu malsain, pas très papillons-p'tites-marguerites, mais en tout cas pas spécifiquement de sexe, ce qui me rappelle une des dernières de Pénélope.)

Bien sûr, volonté de posséder et besoin d'être désiré sont deux manifestations flagrantes d'égoïsme. A ranger dans le tiroir des bassesses et laideurs, juste au dessous de celui des défauts.

Bon, j'ai dit qu'il s'agissait d'amour, mais mettons, pour les plus "fleur bleue" d'entre vous, que je ne parle que de lien entre deux personnes (je polémiquerai sur l'amour plus tard).
        Alors, il s'agissait, dans ma tête, d'équilibrer le fait qu'un lien soit voulu par intérêt avec le fait qu'il puisse être nécessaire par faiblesse. 
        Ou l'inverse: que la faiblesse soit compensée par un peu de volonté.
        Equilibre, compensation qui sont mesurés dans la balance qui pèse mon âme, le tribunal interne qui juge de sa valeur. Mes restes de conscience religieuse?

Il s'agissait, donc, de trouver un équilibre entre une horrible bassesse et une basse horreur. C'est comme vouloir rattraper une soupe trop salée avec du sucre!!
         Si on se fie à l'image, ça semble immangeable, on aurait préféré choisir l'un ou l'autre. Alors dans la vraie vie, c'est ce que je fais: je choisis ce qui m'arrange, parfois le sucre, parfois le sel. Et alternant chaque fois que l'un ou l'autre finit par être indigeste. Moi-forte. Moi-faible. (L'ennui étant que le reste du monde peut avoir du mal à me suivre.)



Il y a là de quoi rougir d'abord
parce qu'il y a là calcul.
        Et à ce jeu-là, je me surprends souvent. Ai-je peu travaillé pour un examen? Je suis une faible chose car je suis malheureuse! Ai-je manqué de gentillesse envers quelqu'un? On en a bien manqué envers moi! Suis-je un être pitoyable? J'ai été faite comme ça! N'ai-je rien fait pour changer? La vie ne m'a pas pourvu de volonté.
        Et le calcul, c'est douteux, c'est laid. Personne n'aime les calculateurs, et ceux qui connaissent leur existence détestent surtout les calculateurs de conscience: ces gens-là (mon peuple!) ne peuvent pas plaider la folie, et dans leur jugement, il y a toujours: "avec préméditation". (Mais au moins plaidons-nous coupable.)

Et il y a de quoi avoir honte, ensuite, parce que ça n'est pas logique du tout: un équilibre entre un mal et un autre, c'est possible dans un certain type de balance. Mais dans la balance interne, tout doit être placé dans un même plateau: celui côté "tu es bonne pour l'enfer". Et les calculs sont à mettre par-dessus!
        Quelle idiotie que de penser ainsi alléger ma conscience! Si ce calcul a réussi à me rassurer, quelle bêtise! (Et ma foi, parfois mon imbécillité me semble plus préoccupante que l'éventuelle noirceur de mon âme.)


Mais c'est bon j'ai tout compris.

J'ai le droit d'être idiote ou calculatrice pendant ces moments de pseudo-reflexion innocente qui ressemblent même plutôt à de la rêverie. Comme pendant les vrais rêves: se reprocher ce que ceux-ci contiennent relève de la science fiction, ou bien du moyen-âge ("big brother is watching your dreams" ou bien "dieu te punira pour tes pensées impures").

Alors je ne rougis plus qu'à peine, et je suis indulgente avec moi-même pour ces pensées impures.
Mais j'avoue que je le suis par calcul, et par bêtise calculée.
C'est vicieux.



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C
<br /> Bonjour! =)<br /> Non, nous ne nous connaissons pas... J'ai découvert ton blog en voguant à la dérive sur la toile...<br /> Je ne tâcherais pas de suivre les nouveautés de ton blog =)<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Eh bien, je ne pensais pas qu'il se trouvait en voguant à la dérive, comme qui dirait, que viva internet!<br /> Peut être à une prochaine dérivation hasardeuse?<br /> <br /> <br />
C
<br /> J'aime beaucoup ta manière d'écrire... C'est très plaisant à lire! =)<br /> bonne continuation<br /> <br /> <br />
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M
<br /> (oh! un commentaire! j'aime les commentaires, et en plus c'en est un si gentil!)<br /> merci infiniment!!<br /> <br /> te connaîtrais-je, C.?<br /> <br /> en tout cas j'espère te plaire à nouveau, autrement dit, reviens de temps en temps!!<br /> <br /> <br />