Retour, le retour

Publié le par Maylala

Vous n'êtes peut être pas sans savoir qu'il m'est arrivé une mésaventure. Une de celles dont on dit:

"Tu en riras plus tard. Quand tu auras 90 ans."

 

Pour les non-à-jour, j'ai perdu ma carte d'identité, juste avant de prendre l'avion, pour retourner chez moi, je vous refais pas le topo en entier mais chez moi c'est "La Réunion, l'île intense, chez nous, vous êtes chez vous, a ter là limonade i di cot" et surtout, c'est pour moi comme le lieu ultime de pélerinage, sauf qu'il faut absolument que j'y aille une fois par an, et au moins deux mois s'il vous plaît.
Là, donc, ça fait qu'il y a peu de chances pour que je survive.
D'autant moins que, amis occupés ou partis, cours finis, avenir incertain, je vois mon humanité s'amenuiser, et l'ennui, c'est que les zombies, c'est pas des trucs qui brillent par leur efficacité. Et les seules activités qu'ils affectionnent les exposent (dites moi si je mélange les genres) à être poursuivis par une foule en colère armée de fourches et de pieux d'argent.
(Pourquoi la déshumanisation de l'homme fait-elle de lui un zombie plutôt qu'un animal, vous demandez-vous, ce à quoi, fort charitable, je réponds que j'y tend, plus précisément vers un koala shooté à l'eucalyptus. L'étape du zombie est celui des intermédiaires possibles qui est le plus courant, car l'amour et la joie de vivre sont carrément moins tenaces que les rancoeurs et l'envie de se plaindre.)

Avez vous déjà eu l'impression de ne plus vraiment être? Avez vous alors cherché en vous un reste de votre identité, sans le moindre résultat, mais sans savoir si c'était faute d'avoir prospecté avec enthousiasme, et de toute façon, sans vraiment vous en soucier?
Allons-y à la Pascal. J'enlève tout, car c'est sûrement le moment idéal, il reste tellement peu. Et contemplons le vide. Pfiou, ça a l'air fatiguant de contempler.

"J'ai la flemme donc je suis"

Noyau d'égoïsme. Ornement très volatils. Ravie de me rencontrer sans fard, moi-même.
Enfin, quand je dis ravie, c'est une formule de politesse. Je me hais, en réalité, au lieu de m'être indifférente, car je me vis comme une prison, à la porte de laquelle je tape, pour me décharger de ma colère, pas pour en sortir.
Ce qui tend à prouver qu'il y a quelqu'un là dedans?
(Il faudra que j'écrive sur ma manière d'être obscure. Je conçois fort bien que là, c'est du pas clair. Mettons que j'en ai besoin.)

Je vais me remettre à écrire. L'idée, c'est que le blog, c'est comme une machine qui fait respirer les comateux. C'est artificiel, mais ça maintient, en attendant un réveil incertain.



Publié dans oyez oyez

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> <br /> Certainement. Mais nous serons toujours moins spéciaux, je trouve, que les chats =^^=<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Je ne peux que t'encourager à écrire ; c'est ce qui m'a permis de tenir le coup lorsque mon emploi du temps surchargé n'avait amputé de toute vie sociale !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quant à la question pourquoi les Humains déshumanisés deviennent des zombies plutôt que des animaux, je dirais tout simplement (et très cartésiennement) que l'Humain, à la base, est déjà un<br /> animal... mais tout est question de point de vue, je crois : il y aura toujours des gens pour penser que nous sommes bien plus évolués, ha ha ha (se roule par terre en pleurant de rire).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bon courage Maylala !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci pour ces encouragements!<br /> <br /> <br /> Et si je ne pense pas "évolués" mais "spéciaux", j'aurai l'air moins candide?<br /> <br /> <br /> <br />